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Nom du blog :
malvenueaupape
Description du blog :
Non aux religions et à l'ordre moral Ni Dieu ni Maître Manifestation de la Fédération anarchiste
Catégorie :
Blog Politique
Date de création :
28.08.2008
Dernière mise à jour :
13.09.2008

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700 manifestant-e-s pour souhaiter la malvenue au Pape !

Publié le 13/09/2008 à 12:00 par malvenueaupape
Vidéo de la manifestation à voir sur dailymotion :

http://www.dailymotion.com/video/x6qvff_les-anarchistes-defilent-contre-le_news

Près de 700 personnes ont défilé avec la Fédération anarchiste pour souhaiter la Malvenue au Pape ce samedi 13 septembre 2008 à Paris de la Place de la République à la Place de la Nation

Les médias ont sans surprise totalement boycotté cette manifestation.

Des dizaines de camions de CRS encadraient le cortège qui a pu parvenir à la fin de son parcours sans encombre.

La Fédération anarchiste remercie chacun et chacune d'avoir participer à la manifestation et d'avoir pu exprimer clairement et fortement notre rejet de toutes les religions et de toutes les vérités imposées.





Manifestation Malvenue au pape samedi 13 septembre à Paris

Publié le 12/09/2008 à 12:00 par malvenueaupape
Manifestation à l'appel de la Fédération anarchiste samedi 13 septembre à 14h00 au départ de la Place de la République à Paris

Parcours : République - Bastille - Nation

Vidéo Youtube



A BAS TOUTES LES RELIGIONS !

Défendons la liberté de conscience contre tous les obscurantismes.

Désormais, le programme de la venue de Benoît XVI est connu dans ses moindres détails, et le moins qu’on puisse dire, c’est que sa visite ne peut être qualifiée de pastorale. A preuve, sa rencontre avec Sarkozy et les plus hautes autorités de l’État, ainsi que celle qu’il tiendra avec le milieu de la culture. Nul doute que les intellectuels à gages se presseront au rendez-vous, quant à la teneur des discussions entre le Président de la République et celui qui amalgame allègrement son statut de chef d’État et de chef spirituel des catholiques, on peut en avoir une idée assez précise si on se réfère à ce que déclarait le 29 mai 2008 le pontifiant pontife.

Le pape Benoît XVI a fait feu de tout bois en estimant que l'Italie avait un "besoin urgent" d'une politique en faveur de la famille et que l'État devait apporter son soutien financier aux écoles d'enseignement catholique. "Dans un État démocratique, déclare-t-il, qui s'enorgueillit de promouvoir les libres initiatives dans tous les secteurs, on ne peut justifier l'exclusion d'un soutien approprié à l'engagement des institutions ecclésiastiques dans le domaine scolaire", le locataire de l’Elysée ne pourra demeurer insensible à une demande similaire… En matière d’avortement, la ligne catholique n’a pas varié, et la France devrait recevoir un message clair en ce sens. Mais Benoît XVI a aussi des compétences en matière économique : évoquant la panne de croissance de l'Italie, il a estimé que le pays "devait sortir d'une période difficile, durant laquelle son
dynamisme économique et social a semblé s'affaiblir » ce qui constitue un blanc-seing à la politique ultralibérale que Berlusconi s’apprête à envoyer comme autant de bombes à fragmentation sur les travailleurs italiens ; il félicitera immanquablement le « Cavaliere » français pour le travail déjà mené dans ce domaine.

Sur la question des immigrés, le pape a souligné que quiconque leur apportait son aide devait le faire "dans le respect de la loi faite pour assurer le bon déroulement de la vie sociale", Brice Hortefeux peut dormir sur ses deux oreilles, il ne sera pas déjugé non plus…

Ce n’est donc pas uniquement pour visiter la communauté religieuse dont il a la charge spirituelle que le successeur du déjà très réactionnaire Jean-Paul II vient en France, c’est pour affirmer sa revendication de pouvoir peser toujours plus sur le déroulement de nos vies individuelles ! c’est pour conforter son emprise sur la vie sociale ! c’est pour nous inculquer la soumission à Dieu, à l’État et aux patrons !

Ne le laissons pas faire ! Le 13 septembre, alors qu’il doit célébrer une messe sur le parvis des Invalides, manifestons pour signifier au pape qu’il n’est pas le bienvenu !

- Ni pour les laïques, qui pensent à juste titre que la croyance est du domaine de l’intime et doit rester dans la sphère privée !

- Ni pour les anti-cléricaux, qui pensent à juste titre que les clergés jouent un rôle de contrôle social aux côtés de l’État et du capital !

- Ni pour les athées, qui pensent à juste titre que l’émancipation intégrale du genre humain ne peut se faire tant que restent vivantes les superstitions et la croyance en une transcendance !

- Ni pour les militants et militantes de la cause des femmes, des gays, lesbiennes, bis et transgenres qui vivent au quotidien l’intolérance religieuse !

Ni Dieu, ni maître, ni Etat, ni patron !
Souhaitons la malvenue au pape !

Manifestons à Paris le 13 septembre 2008, à 14H00, départ Place de la République
Fédération anarchiste

Affichons notre athéisme

Publié le 12/09/2008 à 12:00 par malvenueaupape
À l’heure où les religions se mettent en ordre de bataille (et la mort du pape ne va rien arranger), où les croyances des uns et des autres envahissent l’espace public, d’un chef de parti majoritaire au père du traité constitutionnel européen en passant par le boss de la plus puissante armée du monde, à une époque où la laïcité républicaine a de plus en plus de mal a se dépatouiller de son héritage catholique, il devient urgent de présenter un athéisme militant et clair.

Pour commencer, un peu d’étymologie. Athée désigne celui qui est « sans dieu ». Un(e) individu(e) « sans », incomplet, « une entité à laquelle il manque Dieu pour être vraiment », dit Michel Onfray. Définition négative, bien entendue, puisque le mot fut d’abord employé par les tenants de la foi pour désigner, dans un premier temps, celui ou celle qui ne croit pas « bien » en dieu, puis, au fil du temps, celui ou celle qui ne croit pas.

Mais avant d’aller plus loin, il me semble nécessaire de préciser que les crimes commis au nom d’un dieu ne peuvent être imputés à l’ensemble des croyant(e)s, et que, si je déplore l’abandon de la raison par ces personnes, je ne peux que vouloir leur émancipation et non leur disparition. En clair, je ne leur veux aucun mal. Que le pied sur la tête soit celui d’un tyran, d’un patron ou d’un « dieu », il s’agira toujours de s’en libérer.

Ceci étant dit...

Qu’est ce que l’athéisme ? Le Petit Robert nous explique que c’est « l’attitude ou doctrine » d’une « personne qui ne croit pas en Dieu, nie l’existence de toute divinité ». Il est complètement absurde de parler de doctrine, alors qu’aucune règle, contrairement aux croyants, ne nous dit comment ne pas croire. Je préfère la définition de Michel Onfray qui, lui, page 30 de son Traité d’athéologie, écrit : « L’athéisme n’est pas une thérapie mais une santé mentale recouvrée. » . En effet, nous prendrions pour fou/folle quiconque, ayant plus de 7 ans, nous annonçant ,le 24 décembre au soir, attendre le père Noël dans la nuit., et ce ne serait pas la même chose pour un(e) autre qui nous expliquerait la présence partout, et tout le temps, d’un être magique et tout puissant qui aurait créer le monde ? Il y a la quelque chose qui ne tien pas. Malheureusement, il est inutile de faire de la logique une arme contre la croyance, puisque la logique est manifestation de la raison, et que la croyance est l’abandon de cette dernière.

Devient-on athée ? Sans doute, pour ceux et celles d’entre nous qui aurions cru un jour. De la même manière que nous abandonnons la peur du monstre dans le placard. Un athée n’a pas la volonté, le désir, de ne pas croire en dieu. Il ne croit pas, voilà tout. La question ne se pose pas à lui/elle, de savoir si la meilleure manière de vénérer dieu est celle des juifs, des chrétiens ou des musulmans, pour ne prendre que les trois grands monothéismes. Il n’y a tout simplement rien a vénérer. Malgré ce que prétend le philosophe Michel Guérin, on ne choisit pas d’être athée. Ce n’est pas une proposition contre une autre. Contrairement a ce que l’astronome Laplace a dit, dieu n’est même pas une hypothèse.

Certain(e)s expliquent leur athéisme par une expérience, souvent malheureuse, en tout cas rédhibitoire, dans la fréquentation d’un dogme. Une grand-mère, par exemple, très dévote, mais rapiat, méchante, bref loin de ce qu’on veut nous faire passer pour la théologie officielle inscrite dans l’un ou l’autre « livre » et en voilà quelques-un(e)s un(e)s athées. Mais, objectivement, peut-on conclure à l’inexistence de dieu par le simple fait qu’une aïeule très croyante se trouvait à cent lieux des sois disants principes d’amour et de bonté rabâchés par les tenants de la foi ? De même, se référer à l’Histoire pour établir qu’au nom de dieu il y eut des guerres, des génocides, ne sert qu’à prouver que les religions, et non pas dieu, sont porteuses par leur existence même de tous les maux qui leur sont imputables, des premiers massacres à la prolifération du sida en Afrique (interdiction de la capote), en passant par les croisades et les épurations ethniques. Le 11 septembre 2001 ne peut constituer une preuve de l’inexistence de dieu. Seulement que certain(e)s sont capable de donner la mort, et de se la donner par la même occasion, pour des préceptes qu’ils prétendent être les commandements de leur dieu. Tous ces exemples ne constituent absolument pas un faisceau de preuves de l’inexistence de dieu. Il en est de même des fameuses « douze preuves » de Sébastien Faure. Il ne s’en prend qu’a un dieu dont les croyants croient à l’infaillibilité. Et ceux qui envisage que leur dieu puisse se tromper ? leur croyance est plus légitimes ?

S’en prendre aux superstitions, aux préceptes, aux dogmes, c’est démontrer la nocivité intrinsèque des religions. L’exercice est salutaire, mais ce n’est pas de l’athéisme. C’est de l’anticléricalisme. Et ces deux notions ne sont pas nécessairement liées. Un(e) athée sait que dieu n’existe pas, mais peut parfaitement accepter qu’un certain prosélytisme religieux l’entoure. À l’inverse, un(e) anticlérical(e) peut croire en dieu, mais refuser de se soumettre aux règles d’un dogme, quel qu’il soit, et être décidé, même, à les combattre.

L’athée est celui/celle qui ne croit pas ! Peut-il/elle resté(e) à l’écart des grands débats qui voient des tenants de la foi et autres responsables politique se réclamant de l’une ou l’autre chapelle, se disputer la parcelle publique ? Où l’on peut entendre Sarkozy venir vendre, dans un même paquet, sa vision ultra-libérale du monde ainsi qu’un « livre » dans lequel il nous dit sa foi et son désir de transformer la laïcité en un magma multi-confessionnel. Quelle résistance pouvons-nous envisager ? Tuer dieu est inutile, et de toute façon impossible. Comme l’écrit Michel Onfray [1] : « ... Dieu n’est ni mort ni mourant — contrairement à ce que pense Nietzsche et Heine. Ni mort ni mourant parce que non mortel. Une fiction ne meurt pas, une illusion ne trépasse jamais, un conte pour enfant ne se réfute pas. » Alors quelle alternative ?

Un athéisme militant implique une négation de dieu, bien entendu, un anticléricalisme, évidemment, ludique et jovial, si possible, mais surtout, et plus profondément de réfuter une partie des valeurs qui sont pourtant imbriquées dans la laïcité même. Qu’est ce que cela signifie ? Tout simplement que dieu, et n’en déplaise aux croyant(e)s sans chapelle, n’existe pas or des religions, et de leurs dogmes. Et nous sommes imbibé(e)s, consciemment ou pas, par ces valeurs religieuses. Par exemple le fait que la plupart d’entre nous continuons à nous habiller (même si c’est très légèrement) lors d’un été caniculaire. Qu’est ce d’autre sinon l’ancrage profond, dans nos sociétés, de la haine du corps, omnipotente dans les trois monothéismes ? Et il y en a d’autre. Le patriarcat, bien sur, qui, bien que déjà identifié, est loin d’être vaincu, même parmi ceux/celles qui se défendent de le faire perdurer. L’amour de son prochain ! S’il ou elle est aimable, pourquoi pas, mais s’il/elle ne l’est pas ? ! La Charité ? Celle de l’abbé Pierre ou de Bernadette Chirac avec ses wagons de pièces jaunes ? Et pourquoi pas plutôt la justice et la répartition des richesses ? ! La tolérance ? Sous ses atours bienveillants ce mot est un mot de pouvoir, puisque tolérer, c’est laisser exister ce qu’on pourrait interdire. Nous avons tou(te)s des attitudes issues de cet héritage judéo-chrétien. Aboutir à un athéisme militant, ou, comme le dis, encore une fois, Onfray, « Le dépassement de cet athéisme chrétien — pas assez athée et encore trop chrétien à mon goût — permet d’envisager sans qu’il soit redondant de le nommer ainsi, un authentique athéisme athée... Ce presque pléonasme pour signifier une négation de Dieu couplée à une négation d’une partie des valeurs qui en découlent, certes, mais aussi [...] pour déplacer la morale et la politique sur un autre socle non pas nihiliste, mais post-chrétien. »

Il est urgent de lutter contre les corbeaux de toute chapelle, de lutter contre l’apprentissage du fait religieux a l’école, de dire clairement que la mort d’un chef de secte ne nous émeut pas. Enfin affirmer que si il y a des êtres « incomplets » ce ne sont pas ceux qui sont sans dieu, mais ceux qui croient être avec.

Antoine Jarrige

[1] Traité d’athéologie, éditions Grasset.

Article extrait du Monde libertaire # 1395 du 21 au 27 avril 2005

Invitation de la FA à la manifestation du 13/09/08

Publié le 12/09/2008 à 12:00 par malvenueaupape
Cher-e-s camarades,

Vous le savez, le pape benoît XVI effectue du 11 au 15 septembre une visite qualifiée de pastorale. Pour la fédération Anarchiste, la réalité est tout autre : c’est bel et bien à une contre-offensive religieuse destinée à réduire à néant les acquis des luttes laïques, héritées de l’esprit des Lumières, que nous assistons. En concurrence les unes avec les autres, les religions tentent de prendre le contrôle de nos existences dans ce qu’elles ont de plus intime. Dans l’instruction que nous recevons, comme en témoignent la revendication du pape adressée à Silvio Berlusconi de financer plus généreusement les écoles confessionnelles- nul ne doute qu’il fera de même en France- et la déclaration de Nicolas Sarkozy affirmant la supériorité du prêtre sur l’instituteur. Dans le cadre de la révision de la loi de bioéthique actuellement en préparation, l’épiscopat français, et derrière lui l’Opus Dei, se livre à un travail acharné de lobbying. Mais si elles prétendent régir l’intime, les religions influencent de plus en plus souvent les relations sociales, en particulier entre les hommes et les femmes : on lapide, on recourt au crime d’honneur, on fait annuler un mariage si la femme n’est pas vierge, on la voile de la tête aux pieds… La vie politique n’échappe pas à leur appétit vorace, puisque l’Eglise catholique espagnole est allée jusqu’à donner des consignes précises de vote lors du scrutin du printemps dernier en Espagne, et que les responsables politiques français se pressent pour faire des courbettes au Dalaï Lama…
Riposter à une attaque d’une rare ampleur est un devoir impérieux pour chaque esprit libre qui veut le rester. C’est dans ce contexte de plus en plus hostiles aux libertés individuelles que La Fédération Anarchiste propose à tous les laïcs, anticléricaux, athées, militant-e-s de la cause des femmes, des lesbiennes, gays et transgenres, à tous les militants associatifs et syndicaux convaincu-e-s et sincères de se joindre à la manifestation nationale qu’elle organise le samedi 13 septembre à Paris, départ 14 heures, entre République, Bastille et Nation, et de défiler avec leurs propres mots d’ordre, dans le respect de toutes les sensibilités.

Salutations anarchistes,

Secrétariat aux Relations Extérieures de la Fédération Anarchiste

Les vertus de l'irreligion

Publié le 12/09/2008 à 12:00 par malvenueaupape

Ni Dieu Ni Maître !

Publié le 11/09/2008 à 12:00 par malvenueaupape
Dans notre société, Dieu (ou plutôt les différents dieux) et la religion sont toujours présents. Les églises n’ont peut-être plus le même pouvoir qu’autrefois, mais elles sont loin d’avoir perdu tout rôle dans la société. Au travers d’organisations humanitaires, du scoutisme, de journaux... elles diffusent leurs messages. Leur emprise sur le territoire est encore très forte, il y a au moins un lieu de culte par commune, des centaines de milliers de personnes vont toujours écouter « la parole de Dieu » , des millions croient en Dieu.

La lutte contre la religion, le cléricalisme est donc toujours aussi nécessaire et autant d’actualité.

Dieu ?

Toutes les religions reposent sur la croyance en Dieu, idée sans fondement. L’existence ou la non-existence de Dieu est une question qui sort de la sphère du rationnel. Aucune preuve tangible n’appuie l’une une l’autre de ces thèses. Partant de là toute religion - en tant qu’ensemble de croyance et de dogme définissant le rapport de l’homme à Dieu et au sacré - n’est fondée sur rien. D’où la possibilité de faire dire à Dieu tout et son contraire ; pour les uns manger du porc ou prendre le bus le samedi est une faute, pour d’autres non.

Dogmatisme

Toute religion affirme mais ne prouve rien ; c’est la source de son dogmatisme. Lorsque la science va à l’encontre des dogmes, les différentes confessions la combattent. C’est ainsi que nombre de chrétiens défendent la thèse selon laquelle l’Univers a été créé comme cela est écrit dans la Bible, et refusent l’enseignement de la théorie de l’évolution. De même, dans certains états des Etats-Unis, l’enseignement de la théorie créationniste a été rétablie.

L’institution religieuse

Ce qui est socialement le plus néfaste, ce n’est pas tant la croyance que la religion qui en découle, avec son cortège de préceptes, d’obligations, de règles... Dans la quasi-totalité des courants religieux, la promesse d’une vie après la mort tient une place centrale. Et l’acceptation de la souffrance « en ce bas-monde » pour accéder au paradis (christianisme), le renoncement à tout (bouddhisme)... engendre une acceptation du monde tel qu’il est, annihilant les volontés individuelles et collectives de changement de la société et de notre environnement en général.

Pourquoi chercher à changer la société pour mieux vivre si un paradis nous attend ? Et surtout, si plus on souffre, plus on a de chance d’y accéder ? Ce serait aller contre les épreuves qui nous viennent de Dieu.

Eglises et pouvoir

Parallèlement à cela, les différentes institutions religieuses ont la fâcheuse tendance à se positionner dans le camp des puissants, dans le camp du conservatisme, quand ce n’est pas celui de la réaction.

On ne peut pas dire que la papauté ait pris clairement position contre le régime nazi tant qu’il existait, ni que l’Eglise orthodoxe ait fait autre chose que de s’accommoder du régime dictatorial en URSS. Et lorsque pouvoir politique et institution religieuse sont confondus, c’est toujours une dictature ; toute les théocraties actuelles et passées en ont été, de l’Arabie Saoudite actuelle au Tibet quand il était sous la coupe des lamas.

Embrigadement

Pour que de tels agissements puissent exister et se perpétuer, toute institution religieuse, à l’image des pires régimes, fait un effort important d’embrigadement et ce, dès le plus jeune âge. L’enseignement religieux envers un enfant entre nécessairement dans le cadre d’un processus autoritaire : l’enfant croit ce que l’adulte lui dit, et ce d’autant plus que la religion ne repose sur rien de rationnel. L’enfant est incapable d’émettre un regard critique sur la religion, et c’est bien pour cela que la philosophie, qui demande une grande capacité d’abstraction, n’est enseignée qu’à des élèves majeurs ou près de l’être. Et qu’y-t-il de plus abstrait que Dieu ?

Religion et sexisme

Autre élément rassembleur dans toutes les religions : le patriarcat (domination masculine, sacralisation de la famille, homophobie...). Les religions sont une construction psychologique et sociale ancienne pour ne pas dire arriérée, ayant notamment pour fonction d’expliquer le monde (la nature, l’univers, la société...). Le patriarcat est la norme de toute société traditionnelle, les religions l’ont donc toutes intégré comme un dogme, une volonté de Dieu de faire les hommes supérieurs aux femmes, en leur attribuant des rôles spécifiques. Cette caractéristique se retrouve aussi dans le personnel religieux où les hommes dominent très largement quelle que soit la religion. Les différentes religions refusent aux femmes la maîtrise de leur corps : dans l’encyclique papale de 1995 Evangelium Vitae « la contraception et l’avortement sont des maux »

Laïcité

Maintenant qu’on ne se trompe pas sur notre position. Si nous refusons qu’une religion cherche à imposer ses dogmes, nous ne pensons pas qu’il faille empêcher les individus de croire ou de pratiquer leur religion : nous n’avons pas pour projet de pendre tous les croyants. La croyance est quelque chose de personnel ; elle doit donc rester dans la sphère privé et pas au de-là. En revanche, nous pensons qu’il est essentiel de lutter contre toute forme de religion et plus largement contre les croyances (astrologie, cartomancie, etc). L’individu doit être en mesure de comprendre le monde et d’agir de façon rationnelle. Croire, c’est avant tout croire quelqu’un d’autre (curé, imam, pasteur, lama, rabbin, astrologue, catéchiste...), c’est se laisser dicter ses choix, c’est se donner un maître.

Ni dieu, ni maître

Groupe de Strasbourg de la Fédération anarchiste

Vidéo-clip : Malvenue au Pape !

Publié le 10/09/2008 à 12:00 par malvenueaupape
Manifestation à l'appel de la Fédération anarchiste samedi 13 septembre à 14h00 au départ de la Place de la République à Paris

Parcours : République - Bastille - Nation

Vidéo Youtube



Nous constatons aujourd’hui la résurgence du religieux, compagnon et outil du capitalisme/néo-libéralisme, dans la vie sociale, politique et économique.

Le développement du prosélytisme religieux, se manifestant en particulier dans le repli communautaire de fractions de plus en plus importantes de la population, donne un regain de vigueur à l’obscurantisme.

L’érection d’une statue représentant l’ancien pape à Ploërmel, le retour prononcé du créationnisme comme matière universitaire, le développement des églises évangélistes, etc. sont des symptômes parmi tant d’autres de ce renforcement et de l’invasion du religieux dans la sphère publique. Au niveau international, les oppositions religieuses engendrent de plus en plus de conflits, jetant quotidiennement des centaines d’individus dans des guerres de fanatisme. Les attaques contre la liberté des femmes à disposer de leur corps et les actes homophobes se font plus virulents.

La réaction des Etats est une complicité active. Le récent discours du président français, au Latran, a réaffirmé la supériorité du curé sur l’instituteur ; l’Union européenne continue de se construire sous les auspices de la chrétienté et des autres religions, et, en plus du développement des institutions privées confessionnelles, les intrusions des références religieuses dans les écoles et l’éducation se font de plus en plus fréquentes ; des maires PCF posent les premières pierres des mosquées...

Cette offensive de la religion, assurant son rôle traditionnel de contrôle social de la soumission, rencontre une opposition qui n’est pas à la hauteur du danger. Cette quasi-indifférence permettra, si rien n’est fait, aux religions et aux sectes de tous poils d’imprégner pernicieusement les esprits et de retrouver une influence que nous pensions disparue.

Il nous semble impératif de réagir de façon énergique. La venue en France du pape, dans ce contexte, constitue une occasion pour nous d’affirmer notre volonté de s’émanciper et de s’épanouir hors du joug aliénant et oppressant des religions.

A bas l’obscurantisme ! A bas toutes les religions ! Vive l’anarchie !

Fédération anarchiste

L'anarchie et l'église par Élisée Reclus

Publié le 09/09/2008 à 12:00 par malvenueaupape
La conduite de l'anarchiste envers l'homme d'Eglise est tracée d'avance. Aussi longtemps que les prêtres, moines et tous les détenteurs d'un pouvoir prétendu divin seront constitués en ligue de domination, il faut les combattre sans répit de toute l'énergie de sa volonté et de toutes les ressources de son intelligence et de sa force. D'ailleurs, cette lutte acharnée ne doit empêcher nullement que nous gardions le respect personnel et toute la sympathie humaine pour chaque individu chrétien, bouddhiste ou fétichiste dès que sa puissance d'attaque et de domination aura été rompue. Nous commencerons par nous affranchir, puis nous travaillerons à l'affranchissement du ci-devant adversaire.

Ce que nous avons à craindre de l'Eglise ou des églises est clairement enseigné par l'histoire. A cet égard, toute méprise, toute confusion sont impossibles. Nous sommes haïs, exécrés, maudits : on nous voue non seulement aux supplices de l'enfer, - ce qui n'a pas de sens pour nous, - mais on nous signale à la vindicte des lois temporelles, à la vengeance spéciale des rois, des geôliers et des bourreaux, même à l'ingéniosité des tortureurs que la Sainte Inquisition, toujours vivante, entretient dans les cachots. Le langage officiel des papes, fulminé dans leurs bulles récentes, dirige expressément la campagne contre les " novateurs insensés et diaboliques, les orgueilleux disciples d'une science prétendue, les gens en délire qui vantent la liberté de conscience, les corrupteurs de toutes choses sacrées, les odieux corrupteurs de la jeunesse, les ouvriers de crime et d'iniquité " . Ces maudits, ces anathèmes, ce sont, en premier lieu, ceux qui se disent hommes de révolution, anarchistes ou libertaires.

C'est bien ! Il est juste, il est légitime que des gens se disant et se croyant même sacrés pour exercer la domination absolue sur le genre humain, s'imaginent qu'ils sont les possesseurs des clefs du ciel et de l'enfer, concentrent toute la force de leur haine contre les réprouvés qui contestent leurs droits au pouvoir et condamnent toutes les manifestations de ce pouvoir : " Exterminez ! Exterminez ! " telle est la devise de l'Eglise, comme aux temps de Saint Dominique et d'Innocent III.

A l'intransigeance catholique, nous opposons égale intransigeance,mais en hommes et en hommes nourris de la science contemporaine, non en thaumaturges et en bourreaux. Nous repoussons absolument la doctrine catholique, de même que celle de toutes les religions connexes, amies ou ennemies; nous combattons leurs institutions et leurs oeuvres; nous travaillons à détruire les effets de tous leurs actes. Mais cela sans haine de leurs personnes, car nous n'ignorons point que tous les hommes sont déterminés par le milieu dans lequel leurs mères les ont bercés et la société les a nourris; nous savons qu'une autre éducation, des circonstances moins favorables auraient pu nous abêtir aussi, et ce que nous cherchons par dessus tout, c'est précisément de faire naître pour eux, - s'il en est encore temps - et pour toutes les générations à venir, des conditions nouvelles qui guériront enfin les hommes de la " folie de la croix " et autres hallucinations religieuses.

Nous ne songeons point à nous venger quand viendra le jour où nous serons les plus forts : les échafauds et les bûchers n'ysuffiraient point, tant les Eglises ont massacré d'infidèles au nom de leurs dieux respectifs, tant l'Eglise chrétienne tout spécialement a fait de victimes pendant quinze cent années de domination. La vengeance n'est point dans nos principes, car la haine appelle la haine et nous avons hâte d'entrer dans une ère nouvelle de paix sociale. Le ferme propos que voulons réaliser n'est point d'employer " les boyaux du dernier prêtre à tordre le cou du dernier roi ! " , mais de faire en sorte que ni prêtres ni rois ne puissent naître dans l'atmosphère purifiée de notre société nouvelle.

Logiquement, notre oeuvre révolutionnaire contre l'Eglise commence par être destructive avant qu'elle puisse devenir constructive, bien que les deux phases de l'action soient interdépendantes et s'accomplissent en même temps, mais sous divers aspects, suivant les différents milieux. Certes, nous savons que la force st inapplicable pour détruire les croyances sincères, les naïves et béates illusions; nous nechercherons point à entrer dans les consciences pour en expulser les troubles et les rêves, mais nous pouvons travailler de toutes nos énergies à écarter du fonctionnement social tout ce qui ne s'accorde pas avec des vérités scientifiques reconnues; nous pouvons combattre incessamment l'erreur de tous ceux qui prétendent avoir trouvé en dehors de l'humanité et du monde un point d'appui divin, permettant à des castes parasites de se grimer en intermédiaires dévotieux entre le créateur fictif et ses créatures.

Puisque la crainte et l'épouvante furent de tout temps les mobiles qui asservirent les hommes, - ainsi que rois, prêtres, magiciens et pédagogues l'ont eux-mêmes répété sous tant de formes diverses, - combattons incessamment cette terreur des dieux et de leurs interprètes par l'étude et par l'exposition de la sereine clarté des choses. Faisons la chasse à tous les mensonges que les bénéficiaires de l'antique sottise théologique ont répandus dans l'enseignement, dans les livres, dans les arts. Et n'oublions pas d'enrayer le vil paiement des impôts directs que le clergé nous extorque, d'arrêter la construction des chapelles, des reposoirs, des églises, des croix, des statues votives et autres laideurs qui déshonorent nos villes et nos campagnes. Tarissons la source de ces millions qui, de toutes parts, affluent vers le grand mendiant de Rome et vers les sous-mendiants innombrables de ses congrégations. Enfin, par la propagande de chaque jour, enlevons aux prêtres les enfants qu'on leur donne à baptiser, les garçons et les filles qu'ils " confirment dans la foi " par l'ingestion d'une hostie, les jeunes gens qu'ils prétendent conjoindre, les malheureux qu'ils souillent en faisant naître le péché dans leur âme par la confession, les mourants qu'ils terrorisent encore au dernier moment de la vie. Déchristianisons le peuple !

Mais les écoles, même celles qui se disent laïques, christianisent leurs élèves, c'est-à-dire toute la génération pensante, nous est-il répondu. Et ces écoles comment les fermerons-nous, puisque nous trouvons devant elles des pères de famille revendiquant la " liberté " de l'éducation choisie par eux ? A nous qui parlons sans cesse de liberté et qui ne comprenons l'individu digne de ce nom que dans la plénitude de sa fière indépendance, voici qu'on oppose aussi la " liberté " ! Si ce mot répondait à une idée juste, nous n'aurions qu'à nous incliner en tout respect afin de rester fidèles à nous-mêmes; mais cette liberté du père de famille est-elle autre chose que le rapt, l'appropriation pure et simple d'un enfant qui devrait s'appartenir et que l'on remet à l'Eglise ou à l'Etat, pourqu'ils le déforment à souhait ? N'est-ce pas une liberté semblable à celle du manufacturier qui dispose de centaines ou de milliers de " bras " et qui les emploie comme il veut à concasser des métaux ou à croiser des fils; une liberté comme celle du général qui fait manoeuvrer à sa guise des " unités tactiques " de " baïonnettes " et de " sabres " ?

Le père, héritier convaincu du pater familias romain, dispose également de ses fils et de ses filles, pour les tuer moralement ou, pis encore, pour les avilir. De ces deux individus, le père et l'enfant, virtuellement égaux à nos yeux, c'est le plus faible que nous avons à soutenir de notre force; c'est de lui que nous avons à nous déclarer solidaires, lui que nous tâcherons de défendre contre tous ceux qui lui font tort, fût-ce le père même ou celui qui se dit tel, fût-ce la mère qui le porta dans son sein ! Si, par une loi spéciale qu'imposa l'opinion publique, l'Etat refuse au père de famille le droit de condamner son fils à l'ignorance, nous qui sommes de coeur avec la génération nouvelle, nous mettrons tout en oeuvre, et sans lois, par la ligue de nos volontés, pour protéger la jeunesse contre une éducation mauvaise. Que l'enfant soit frappé, battu, torturé par des parents, qu'il soit même doucement empoisonné de gâteaux, de confitures ou de mensonges, ou bien qu'il soit catéchisé, dépravé par des frères ignorantins, qu'il apprenne chez les jésuites une histoire perfide, une fausse morale faite de bassesse et de cruauté, le crime nous semble être le même et nous le combattrons avec énergie, toujours âprement, solidaires de l'être auquel on a fait tort.

Certes, aussi longtemps que la famille se maintiendra sous sa forme monarchique, modèle des Etats qui nous gouvernent, l'exercice de notre volonté ferme d'intervention envers l'enfant contre les parents et lesprêtres restera d'un accomplissement difficile; mais ce n'en est pas moins dans ce sens que doit se porter tout notre effort. Etre le défenseur de la justice ou le complice du crime, il n'y a point de milieu.

En cette matière se pose encore, comme dans toutes les autres questions sociales, le grand problème qui se discute entre Tolstoï et les autres anarchistes, celui de la non-résistance ou de la résistance au mal. Pour notre part nous sommes d'avis que l'offensé qui ne résiste pas livre d'avance les humbles et les pauvres aux oppresseurs et aux riches. Résistons sans haine, sans esprit de rancune ni de vengeance, avec toute la douceur sereine du philosophe qui se possède et reproduit exactement sa pensée profonde et son vouloir intime en chacun de ses actes, mais résistons ! L'école actuelle, qu'elle soit dirigée par le prêtre religieux ou par le prêtre laïque est nettement, absolument dirigée contre les hommes libres, autant que le serait une épée ou plutôt des millions d'épées, car il s'agit de dresser contre les novateurs les enfants de la génération nouvelle. Nous comprenons l'école comme la société " sans Dieu ni maître " et nous considérons par conséquences comme des lieux funestes tous ces antres où l'on enseigne l'obéissance à Dieu et surtout à ses représentants, les maîtres de toute espèce, pères et moines, rois et fonctionnaires, symboles et lois. Nous réprouvons autant les écoles où l'on enseigne les prétendus devoirs civiques - c'est-à-dire l'accomplissement des ordres d'en haut et la haine des peuples étrangers - que les écoles où l'on enjoint aux enfants de n'être plus que " des bâtons dans les mains des prêtres " . Nous savons qu'elles sont également mauvaises, et quand nous aurons la force, nous fermerons les unes et les autres comme les casernes et les lupanars.

(Arrêté émis par la Commune de Paris - 1871)

Vaine menace, dira-t-on avec ironie. Vous n'êtes pas les plus forts, et nous commandons encore aux rois et aux militaires, aux magistrats et aux bourreaux. Oui, cela semble vrai; mais tout cet appareil de répression ne nous effraie point, car c'est aussi une grande force d'avoir la vérité pour alliée et de répandre la lumière devant soi. L'histoire se déroule en notre faveur, car si la science a " fait faillite " pour nos adversaires, elle est restée notre guide et notre soutien. La différence essentielle entre les suppôts de l'Eglise et ses ennemis, entre les asservis et les hommes libres, c'est que les premiers, privés d'initiative propre, n'existant que par la masse, non par la valeur individuelle, s'affaiblissent peu à peu et meurent, tandis que le renouveau de la vie se fait en nous par l'agissement spontané des forces anarchiques. Notre société naissante d'hommes libres, qui cherche péniblement à se dégager de la chrysalide bourgeoise, ne pourrait avoir aucune espérance de triompher un jour, elle ne pourrait même pas naître, si elle avait devant elle de vrais hommes avec un vouloir et une énergie propres, mais l'immense armée de dévots et des dévotes, flétrie par le prosternement et l'obéissance, reste condamnée à l'ataxie intellectuelle. Quelle que soit, au point de vue spécial de son métier, de son art ou de sa profession, la valeur du catholique croyant et pratiquant, quelles que soient aussi ses qualités d'homme, il n'est au point de vue de la pensée qu'une matière amorphe et sans consistance, puisqu'il a complaisamment abdiqué son jugement et par l'aveugle foi, s'est placé lui-même en dehors de l'humanité qui raisonne.

Toutefois l'armée des catholiques a pour elle la puissance de la routine, le fonctionnement de toutes les survivances, continuant d'agir en vertu de la force d'inertie. Spontanément, les genoux de millions d'individus fléchissent devant le prêtre resplendissant d'or et de soie; c'est portée par une série de mouvements réflexes que la foule s'amasse dans les nefs aux jours de fêtes patronales; elle célèbre la Noël et la Pâques parce que les générations antérieures ont célébré ces fêtes. L'image de la Vierge Marie etcelle du Bambin sacré restent gravées dans les imaginations; le sceptique vénère sans savoir pourquoi le morceau de cuivre ou d'ivoire taillé en crucifix; il s'incline en parlant de la " morale de l'Evangile " , et quand il montre les étoiles à son fils, il ne manque pas de glorifier le divin horloger. Oui, toutes ces créatures de l'habitude, toutes ces porte-voix de la routine constituent une armée déjà redoutable par sa masse : c'est la matière humaine qui constitue les écrasantes majorités, et dont les cris sans pensée retentissent comme s'ils représentaient une opinion. Qu'importe ! Cette masse elle-même finit par ne plus obéir aux impulsions ataviques : on la voit rapidement devenir indifférente à ce jargon religieux qu'elle ne comprend plus; elle ne croit plus que le prêtre soit un interprète auprès de Dieu pour remettre les péchés, ni un interprète auprès du diable pour ensorceler les bêtes et les gens; le paysan, de même que l'ouvrier, n'a plus peur de son curé. Il a quelque idée de la science, sans la connaître encore et en attendant il redevient païen en se confiant vaguement aux forces de la nature.

Certes, la révolution silencieuse qui déchristianise lentement les masses populaires est un événement capital, mais il ne faut pas oublier que les adversaires les plus à craindre, parce qu'ils n'ont aucune sincérité, ne sont pas les pauvres roturiers du peuple, ni surtout les croyants, suicidés de l'esprit, que l'on voit se prosterner dans les chapelles comme séparés par un voile épais du monde réel. Les hypocrites ambitieux qui les mènent et les indifférents qui, sans être catholiques, se sont ralliés officiellement à l'Eglise, ceux qui font argent de la foi, sont autrement dangereux que les chrétiens. Par un phénomène contradictoire en apparence, l'armée cléricale devient plus nombreuse à mesure que la croyance s'évanouit. C'est que les forces ennemies se massent de part et d'autre. L'Eglise a groupé derrière elle tous ses complices naturels auxquels il faut des esclaves à commander, rois, militaires, fonctionnaires de tout accabit, voltairiens repentis et jusqu'aux honnêtes pères de famille qui veulent qu'on leur élève des enfants bien sages, stylés, gracieux, polis, de belles manières, se gardant avec prudence de tout ce qui pourrait ressembler à une pensée.

" Que nous racontez-vous là ! " dira sans doute quelque politicien que passionne la lutte actuelle entre les congrégations et le " bloc républicain " du Parlement français. " Ne savez-vous pas que l'État et l'Eglise sont définitivement brouillés, que les crucifix, les images des Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie vont être enlevés des écoles et remplacés par de beaux portraits du Président de la République ? Ne savez-vous pas que les enfants sont désormais soigneusement préservés de la lèpre et des superstitions antiques et que des instituteurs civils leur dispenseront une éducation fondée sur la science, débarrassée de tout mensonge, toujours respectueux de la liberté ? " Hélas ! nous savons bien qu'on se dispute là-haut parmi les détenteurs du pouvoir; nous savons que les gens du clergé, les séculiers et les réguliers sont en désaccord sur la distribution des prébendes et du casuel; nous savons que la vieille querelle des " investitudes " se continue de siècle en siècle entre le pape et les Etats laïques; mais cela n'empêchepas que les deux détenteurs de la domination, religieux et politiciens, ne soient au fondd'accord, même dans leurs excommunications réciproques, et qu'ilscomprennent de la même manière leur mission divine à l'égard dupeuple gouverné. Les uns et les autres donneront aux enfants le même enseignement,celui de l'obéissance. Du moins, parmi ces éducateurs à rebours,les prêtres sont-ils les plus logiques, puisqu'ils prétendentreprésenter Dieu, le Créateur et Maître Universel. Hier encore, sous la haute protection de la République, ils ont été les maîtres absolus, incontestés.

Tous les éléments de la réaction étaient alors unis sous le même labarum symbolique, le " signe de la Croix " ; il eût été naïf de se laisser tromper par la devise de ce drapeau; il ne s'agissait plus ici de la foi religieuse, mais de la domination, la croyance intime n'était qu'un prétexte pour la majorité de ceux qui veulent garder le monopole des pouvoirs et des richesses ; pour eux le but unique était d'empêcher à tout prix la réalisation de l'idéal moderne, le pain pour tous, la liberté, le travail et le loisir pour tous. Nos ennemis, quoique se haïssant et se méprisant les uns les autres, avaient dû pourtant se grouper en un seul parti. Isolées, les causes respectives des classes dirigeantes étaient trop pauvres d'arguments, trop illogiques pour qu'elles pussent essayer de se défendre avec succès ; il leur était indispensable de se rattacher à une cause supérieure, à Dieu lui-même, le " principe de toutes choses " , le " grand ordonnateur de l'Univers ". Ainsi, dans une bataille, les corps de troupes exposés abandonnent les ouvrages extérieurs nouvellement construits pour se masser au centre de la position ,dans la citadelle antique accommodée par les ingénieurs à la guerre moderne.

Trop ardents à la curée, les gens d'église ont commis aussi la maladresse, d'ailleurs inévitable, de ne pas évoluer prestement avec le siècle. Encombrés par leur bagage de vieilleries, ils sont restés en route. Ils jargonnent en latin et cela suffit pour qu'ils ne sachent plus parler le français de Paris. Ils ânonnent la théologie de Saint-Thomas, mais cet antique verbiage ne leur sert plus à grand chose pour discuter avec les élèves de Berthelot. Sans doute, quelques uns d'entre-eux, surtout lesprêtres américains, en lutte avec une jeune société démocratique, soustraite au pouvoir de Rome, ont essayé de rajeunir leurs arguments, refourbi quelque peu leurs vénérables flamberges, mais ces façons nouvelles de contreverse ont été mal vues en haut lieu, et le misonéisme a triomphé : le clergé se tient à l'arrière-garde, avec toute l'affreuse bande des magistrats, des inquisiteurs et des bourreaux. En masse, ils se sont placés derrière les rois, les princes et les riches, et pour les humbles ils ne savent demander que la charité, non la justice, un coin modeste dans le Paradis futur, et non une large et belle place au bon soleil qui nous éclaire aujourd'hui. Quelques enfants perdus du catholicisme ont supplié le pape de se faire socialiste, d'entrer hardiment dans les rangs des niveleurs et des meurt de faim. Oh, que nenni ! Il s'en tient aux millions qu'on appelle le " denier de Saint-Pierre " et à cette " botte de paille " qui est le palais du Vatican.

Quel beau jour pour nous, penseurs libres et révolutionnaires, que celui pendant lequel le pape s'est définitivement enferré dans le dogme de son infaillibilité ! Voilà notre bonhomme saisi comme dans une trappe d'acier ! Il ne faut pas se dédire, se renouveler, vivre en un mot ! Il est ligotté dans les vieux dogmes, obligé de s'en tenir au Syllabus, de maudire la société moderne avec toutes ses découvertes et ses progrès. Il n'est plus désormais qu'un prisonnier volontaire enchaîné sur la rive et nous poursuivant de ses imprécations vaines, tandis que nous cinglons librement sur les flots. Par un de ses sous-ordres, il proclame la " faillite de la science ! " Quelle joie pour nous ! C'est le triomphe définitif que l'Eglise ne veuille plus apprendre ni savoir, qu'elle reste à jamais ignorante, absurde, enfermée dans ce que déjà SaintPaul appelait sa folie !

Mais trop avides, les prêtres et les moines ont manqué de prudence; chefs de la conspiration, porteurs du mot d'ordre divin, ils ont voulu beaucoup plus que leur part. L'Eglise, toujours âpre à la rapine, ne manquait pas d'exiger un droit d'entrée de tous ses nouveaux alliés, républicains et autres; elle exigea des subventions pour toutes ses missions étrangères, elle exigea même la guerre de Chine et le pillage des palais impériaux. C'est ainsi que les richesses du clergé se sont prodigieusement accrues : dans la seule France, les biens ecclésiastiques ont beaucoup plus que doublé dans les vingt dernières années du dix-neuvième siècle; c'est par milliards que l'on évalue les terres et les maisons qui appartiennent ouvertement aux prêtres et aux moines, mais que de milliards encore ils possèdent sous les noms de vieux messieurs et d'antiques douairières ! Des jacobins se réjouissent presque de voir ces propriétés immenses s'accumuler dans les mêmes mains, espérant que d'un seul coup l'État pourra s'en emparer un jour : remède qui déplacerait la maladie mais ne la guérirait point ! Ces propriétés, produits du vol et du dol, il faut les reprendre pour la communauté puisque jadis elles furent siennes. Elles font partie du grand avoir terrestre appartenant à l'ensemble de l'humanité.

Transportons-nous par l'imagination aux temps à venir de l'irréligion consciente et raisonnée. Quelle sera dans ces conditions nouvelles l'oeuvre par excellence des hommes de bonne volonté ? Remplacer les hallucinations par des observations précises, substituer aux illusions du paradis que l'on promettait aux faméliques les réalités d'une vie de justice sociale, de bien-être, de travail rythmé, trouver pour les fidèles de la religion humanitaire un bonheur plus substantiel et plus moral que celui dont les chrétiens se contentent actuellement. Ce qu'il fallait à ceux-ci, c'était de n'avoir point le pénible labeur de penser par eux-mêmes et de chercher en leur propre conscience le mobile de leurs actions ; n'ayant plus de fétiche visible comme nos aïeux sauvages, ils tiennent à posséder un fétiche secret qui panse leurs blessures d'amour-propre, qui les console de leurs chagrins, qui leur rende les heures de maladie moins longues et leur assure même une vie immortelle, exempte de tout souci. Mais tout cela pour eux personnellement : leur religion n'a cure des malheureux qui continuent à leur péril la dure bataille de la vie; comme les spectateurs de la tempête dont parle Lucrèce, il leur est doux de voir, de la plage, les gestes des naufragés luttant contre les flots. Ils peuvent relire dans les Evangiles cette vilaine parabole de Lazare " couché dans le sein d'Abraham " et refusant de tremper le bout de son doigt dans l'eau pour rafraîchir la langue des mauvais riches. (Luc XVI).

Notre idéal de bonheur n'est point cet égoïsme chrétien del'homme qui se sauve en voyant périr son semblable et qui refuse une goutte d'eau à son ennemi. Nous, les anarchistes qui travaillons à l'émancipation complète de notre individu, collaborons par cela même à la liberté de tous les autres, même à celle du mauvais riche quand nous l'aurons allégé de ses richesses, et nous leur assurons le profit solidaire de chacun de nos efforts. Notre victoire personnelle ne se conçoit point sans qu'elle devienne du même coup une victoire collective; notre recherche du bonheur ne peut s'imaginer autrement que dans le bonheur de tous : la société anarchiste n'est point un corps de privilégiés, mais une communauté d'égaux, et ce sera pour tous un bonheur très grand dont nous n'avons aujourd'hui aucune idée, de vivre dans un monde où nous ne verrons point d'enfants battus de leurs mères en récitant le catéchisme, point de faméliques demandant un sou, point de prostituées se livrant pour avoir du pain, point d'hommes valides se faisant soldats ou même policiers, parce qu'ils n'ont pas d'autres moyens de gagner leur vie. Réconciliés parce que les intérêts d'argent, de caste, de position, n'en feront pas des ennemis-nés les uns des autres, les hommespourront étudier ensemble, prendre part, suivant leurs affinités personnelles, aux oeuvres collectives de la transformation planétaire, à la rédaction du grand livre des connaissances humaines, en un mot, vivre d'une vie libre, toujours plus ample, puissamment consciente et fraternelle, en échappant ainsi aux hallucinations, à la religiosité et à l'Eglise. Et par dessus tout, ils pourront travailler directement pour l'avenir en s'occupant des enfants, en jouissant avec eux de la nature, en les guidant avec méthode dans l'étude des sciences, des arts et de lavie.

Les catholiques ont beau s'être emparés officiellement de la société, ils n'en sont point et n'en seront point les maîtres,parce qu'ils ne savent qu'étouffer, comprimer, amoindrir : tout ce qu'est la vie leur échappe. Chez la plupart, la foi même est morte : il ne leur reste plus que la gesticulation pieuse, les prosternements et les ornements, l'égrenage du chapelet, le ronronnement du bréviaire. Les meilleurs parmi les prêtres sont obligés de fuir l'Eglise pour trouver un asile chez les profanes, c'est-à-dire chez les confesseurs de la foi nouvelle, chez nous, anarchistes etrévolutionnaires, qui marchons vers un idéal, et qui travaillons à le réaliser. C'est en dehors de l'Eglise qui a fait faillite à tous les grands espoirs, que s'accomplit tout ce qui est grand et généreux. Et c'est en dehors d'elle, malgré elle, que les pauvres auxquels les prêtres promettaient ironiquement toutes les richesses du Paradis, conquerront enfin le bien-être de la vie présente : c'est malgré l'Eglise que se fondera la vraie Commune, la société des hommes libres vers laquelle nous ont acheminés tant de révolutions antérieures contre le prêtre et le roi.

Élisée Reclus

in "Les Temps Nouveaux" n° 18

Les athées souhaitent la malvenue au pape Benoît XVI

Publié le 09/09/2008 à 12:00 par malvenueaupape
Quand les mécréants s’agitent, flics et militaires sont sur les dents. Un dispositif particulièrement musclé vise les athées et les libres penseurs qui osent souhaiter la malvenue à Benoît XVI en organisant pas moins de trois manifestations à Paris les 12, 13 et 14 septembre.

Une fois n’est pas coutume, délaissons la presse athée et anarchiste pour lire Le Figaro. Dans son édition du 2 septembre, le quotidien présente le dispositif policier qui sera mis en place à Paris et à Lourdes pour la venue du pape Benoît XVI entre le 12 et 15 septembre. Très instructif. On y apprend que la « nébuleuse libertaire », les « libres-penseurs brocardant les positions papales » et les « ultras de la cause gay » sont sous étroite surveillance pour éviter tout « dérapage ». Tous ces infidèles sont dans le collimateur « en raison d’appels à des manifestations incontrôlées ». Diable !

La guerre semble déclarée contre celles et à ceux qui refusent de plier les genoux devant le pape. Que craignent les forces de l’ordre ? Que le pape se prenne une pluie de préservatifs sur la tête comme cela s’est passé en juillet dernier, à Sydney (Australie), pendant les 23ème journées mondiales de la jeunesse... Mort de rire !

À Paris, « pas moins de 65 unités mobiles, soit près de 5 000 hommes se relaieront pendant l’événement, explique Le Figaro. Dès le 12 septembre, alors que Benoît XVI se rendra en papamobile au collège des Bernardins à Paris, la majeure partie des effectifs de l’ordre public appuyés par la police de proximité et des renforts mobiles, soit environ 3 000 hommes placés sous l’autorité du préfet de police, quadrilleront quotidiennement la capitale. »

« Mais c’est pas tout, mais c’est pas tout », chantait Bourvil dans La Tactique du gendarme. « La brigade fluviale surveillera les rives de la Seine, des tireurs d’élite tiendront les points hauts des immeubles, précise Le Figaro. Le Pape et sa suite seront quant à eux protégés de très près par une centaine d’hommes d’élite du Raid et du Service de protection des hautes personnalités. Ces derniers auront à leur disposition des tenues NRBC en cas d’attentat bactériologique ou chimique. » À notre connaissance, aucun sous-marin nucléaire et aucun porte-avion ne sillonnera la Seine, mais qui sait ?

Autour de Lourdes, même gros délire. 2 500 policiers et gendarmes patrouilleront dans les rues zé les fourrés. Soixante-douze heures avant l’arrivée du pape, des démineurs « décontamineront » le site où le pape commémorera sans rire le 150ème anniversaire des apparitions de la « vierge Marie » à Bernadette Soubirous. Enfin, un avion radar Awacs survolera l’espace aérien, chasseurs et rampes antimissiles seront déployés autour de l’aéroport de Tarbes pour créer une zone sécurisée de vingt kilomètres autour du pape. Même les moustiques n’en reviendront pas. En tout, près de 6 000 hommes seront ainsi sur le pied de guerre.

Qui va payer l’addition de ce déploiement militaro-policier hallucinant en temps de paix ? « Une mobilisation presque inégalée en France », souligne Le Figaro. Histoire d’allonger un peu plus la facture, les deux papamobiles blindées (quatre tonnes chacune) seront livrées par un avion Hercules C-130 affrété par l’armée de l’air. Comme nous le rappelle Bruno Alexandre dans son livre Chroniques d’un incroyant, ce n’est pas la première fois que le sabre et le goupillon sont copains comme cochons, mais l’hostie est tout de même un peu dure à avaler.

72% des Français se disent attachés à la laïcité. Ce chiffre ne sort pas d’un canard anarchiste, mais de La Croix, journal catholique. Alors ? Pour le prouver, y’a qu’à manifester en masse pour gueuler en chœur contre le financement public des activités cultuelles, pour la séparation des États et des religions, contre l’obscurantisme religieux, contre l’ordre moral…

Voici les trois rendez-vous à ne pas rater :

- Manifestation du collectif Remballe ton pape le vendredi 12 septembre. Départ du métro Filles-du-Calvaire à 18h30. Le collectifs est composé des organisations suivantes : Marche Mondiale des Femmes (MMF), Panthères roses, Alternative libertaire (AL), Offensive libertaire et sociale (OLS), Scalp , Collectif National Droits des Femmes (CNDF), Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception (CADAC), Collectif libertaire de Bourges, Coordination des Collectif Unitaires pour une Alternative au Libéralisme de l’Hérault, Coordination Femmes égalité, Scab (Suisse), Fédération Sud-PTT, Ligue du droit des femmes, Mouvement Français pour le planning familial (MFPF), Dones D’Enllac (Catalogne), Collectif de pratiques et de réflexions féministes "Ruptures", Réseau féministes "Ruptures", Act-Up - Paris, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) - Marseille, Union Syndicale Solidaires, Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie (ACTIT), SOS sexisme, National Secular Society (Angleterre), Espoirs de femmes, Coordination égalité, Les Alternatifs, Mix-Cité - Paris, Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR), Gauche Alternative 67, Initiative féministe européenne (IFE) – France.

- Manifestation à l’appel de la Fédération anarchiste le samedi 13 septembre. Départ à 14 heures place de la République, direction Bastille puis Nation.

Plus d’infos sur la manif du 14 septembre

- Meeting laïque international le dimanche 14 septembre, à 13 heures, au gymnase Japy (2 rue Japy 75011 Paris – métro Voltaire). Sous la présidence de Marc Blondel, président de la Libre Pensée, prendront la parole Gabriel Gaudy (secrétaire général de l’Union Régionale d’Ile-de-France de la CGT-FO), La Ligue de l’Enseignement, Sonja Eggerickw (présidente de l’IHEU), l’Union rationaliste, Le Mouvement Laïque du Québec, Etienne Pion (secrétaire général du Mouvement Europe et Laïcité), le Conseil National des Associations Familiales Laïques (CNAFAL), Georges Liénard (secrétaire général de la Fédération Humaniste Européenne), l’Union des Athées, Albert Riba (président de l’Union des Athées et des Libres Penseurs d’Espagne), Pierre Galand (président du Centre d’Action Laïque de Belgique), Christian Eyschen (secrétaire général de la Libre Pensée).

Article écrit par Paco sur lemague.net

Remballe ton pape !

Publié le 09/09/2008 à 12:00 par malvenueaupape
Invité par Nicolas Sarkozy, Joseph Ratzinger (alias le pape Benoît XVI ) sera pour la première fois en France du 12 au 15 septembre.

Des mouvements libertaires et des associations féministes et LGBTI appellent à manifester le 13 septembre à Paris contre la venue du patron des catholiques et du Vatican. Les organisations voient notamment dans ce show politico-religieux une menace contre la laïcité. Elles n’ont pas tort. En invitant le pape, Nicolas Sarkozy va encore nous offrir une rengaine sur les vertus de la « laïcité positive », celle qui devrait rappeler les « racines chrétiennes de la France ». Il y aurait de quoi rigoler, mais le coeur n’y est pas. Quand Nicolas Sarkozy, chanoine honoraire de la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome, ose dire que « dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé », on a le droit de flipper. Après une telle déclaration, le pire est à craindre avec l’arrivée de cours « d’instruction civique et morale » dans les bahuts à la rentrée prochaine.

Si Christine Boutin, ministre du Logement et de la Ville (mais aussi membre du Conseil pontifical pour la famille depuis 1995) doit se réjouir de la venue de son idole à Paris, on imagine que toutes les femmes n’iront pas s’agenouiller sur le passage de la papamobile.

Elles sont un certain nombre à se dresser contre les propos rétrogrades, sexistes, misogynes et lesbophobes de Benoît XVI. Aux étourdies, Ratzinger a déjà rappelé les règles prétendument dictées par Dieu à Ève dans la Genèse: « Le désir te portera vers ton mari, et celui-ci dominera sur toi ». Tout un programme.

L’histoire du « Péché originel » ne date pas d’hier. Pour montrer sa grande modernité, Ratzinger s’adresse aux femmes actives d’aujourd’hui. Celles qui le désirent « pourront consacrer la totalité de leur temps au soin du ménage […], tandis que celles qui désirent avoir d’autres activités pourront le faire, avec des horaires adaptés, sans être mises devant le choix de devoir sacrifier leur vie de famille. » En clair, les femmes peuvent choisir entre exploitation et surexploitation en n’oubliant jamais que c’est le mari qui porte la culotte. Nous ne sommes pas loin d’un petit manuel catholique d’éducation domestique qui a fait débat sur Le Monde libertaire.

Considérant que « le plaisir sexuel est moralement désordonné quand il est recherché pour lui-même, isolé des finalités de procréation et d’union », Ratzinger rappelle encore aux femmes qu’elles ne sont pas là pour s’amuser. Pas question de plaisir, de droit de disposer de son corps, de contraception et encore moins d’avortement. Femmes, vous êtes là pour en baver. Accouchez. Rompez.

Selon le Vatican, la sexualité n’est envisageable que pour procréer. Dans cette logique, l’Église catholique mène une croisade constante contre le droit à l’avortement. En France, sous l’effet d’un lobbying catholique actif, les services hospitaliers qui pratiquent des IVG sont de moins en moins financés. Les bons chrétiens demandent également l’extension de la clause de conscience qui permet aux médecins de refuser de pratiquer des avortements.

Dans son délire moralisateur, l’Église catholique s’en prend par ailleurs aux moyens odes de protection aussi simples et peu coûteuses que le préservatif est tout simplement criminel.

Les lesbiennes, gays, bisexuels, transexuels et intersexes (LGBTI) ne disent pas merci non plus au pape. Ce n’est pas une nouveauté, la Bible condamne l’homosexualité. Évidemment, Ratzinger ne dit pas le contraire en décrivant « l’inclination particulière de la personne homosexuelle » comme « un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral ». Les signataires de l’appel Remballe ton pape! réagissent: « Par ses propos, l’Église permet de légitimer toutes les discriminations et violences commises envers les LGBTI. Elle fait perdurer un ordre moral qui condamne à la sous-citoyenneté toutes celles et ceux qui ne veulent pas s’y conformer.

Cet ordre suppose qu’il n’existe que deux genres, naturellement déterminés par deux sexes, hommes et femmes nécessairement complémentaires, niant ainsi l’existence des personnes transgenres, transsexuelles et intersexes. »

Sale temps enfin pour les luttes d’émancipation quand Benoît XVI lance un message qui sonne comme un coup de matraque sur un crâne anarchiste: « Il serait criminel (sic) de prendre les éléments de la piété populaire et de les orienter vers un plan de libération purement terrestre, lequel se révélerait rapidement comme rien d’autre qu’une illusion ». Traduction: « Avis aux opprimés. N’espérez pas un monde meilleur demain ou même après-demain. Ne vous révoltez pas contre vos maîtres et vos bourreaux. Rampez, courbez l’échine et vous atteindrez le bonheur… quand vous serez morts et enterrés. »

Après ces citations papales choisies, qui osera dire que l’anticléricalisme est désuet ? Réactionnaire, passéiste, obscurantiste, malsaine, complice des exploiteurs, l’Église catholique parle au monde comme si nous étions toujours au Moyen Âge.

Pour la séparation de l’Église et de l’État, pour la défense du droit à la contraception et à l’avortement libres et gratuits, pour l’émancipation des individus et des peuples, c’est le moment de gueuler bien fort Ni dieu ni maître!

Paco – groupe Zéro de conduite de la Fédération anarchiste – Le Havre

in Le Monde libertaire # 1524 du 11 au 17 septembre 2008

Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l'Internationale des Fédérations Anarchistes

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